Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

unanofuera

11 juillet 2008

Dans l'attente

Ce n'est plus qu'une question de temps. Après une année délicieuse dans cette ville de Xalapa, l'année qui s'annonce autour de Mendoza, Orizaba et Cordoba s'annonce tout aussi étonnante.
Pour accueillir la petite Tlalli, je suis encore bien surpris et ravi de la fête organisée par la famille de Mildred. Etant très éloigné des traditions (y compris de France), je ne serais dire s'il existe cette fête du "baby shower" quelques semaines avant une naissance de l'autre côté de l'Atlantique. Au milieu de jeux, de musique, de discours, les amis et la famille sont présents pour distribuer maints et maints cadeaux.DSC01600

Tout est si nouveau. Le premier "baby shower", le premier petit habit offert pour le bébé, le premier lavage de vêtements de bébé, les premiers tracas sur le nécessaire et l'inutile, le premier montage de berceau...
Les surprises ne font que commencer.

DSC01601
Et quel parcours du combattant pour trouver une clinique satisfaisante. La sécurité sociale est bien présente, ici au Mexique (qui se nomme IMSS), mais ce n'est pas bien recommandé pour une naissance (je laisserais de côté les histoires d'enlèvements de bébés, d'erreurs...). En bref, ce n'est pas évident de trouver une clinique privée avec des coûts raisonnables et un professionnalisme efficient.

Combien de temps maintenant? 2 semaines, 2 semaines et demi, 2 semaines et 5 jours, 3 semaines...

Je t'attends Tlalli.
Mais prends le temps qui t'es nécessaire, Tlalli.



Publicité
Publicité
9 juillet 2008

Los 3 bandidos

Los 3 bandidos
Vidéo envoyée par gregomx

Décidément, c'est une année de découvertes. Et pour m'habituer à la petite enfance qui va faire son entrée dans ma vie d'ici peu, cette vidéo montre que je m'y prépare. J'ai profité du dernier jour de classes de la maternelle où travaillait Mildred pour expérimenter un petit spectacle de marionnettes. C'est une adaptation d'un livre pour enfants (excellent) qui s'intitule "Les 3 bandits" de Tomi Ungerer (voici un lien de ce classique de la littérature jeunesse http://www.ricochet-jeunes.org/livre.asp?livreid=150). Je me suis bien amusé à le préparer (entièrement fait avec du matériel recyclé) et à le faire.

9 juillet 2008

Le Perote

Dernière petite expédition lors de notre séjour à Xalapa. Mildred n'a certes pas pu y participer (vous comprenez pourquoi) mais ce n'est que partie remise. A partir d'un petit village appelé Conejo -lapin-, nous avons gravi mètres à mètres les pentes de cet ancien volcan. Il se nomme Cofre de Perote (coffre de Perote) et en nahuatl  Nauhcampatépētl ; ce qui signifie montagne aux quatre cotés. Effectivement, de loin il donne l'impression de porter un cube à son sommet.

Quelles sensations encore de monter et voir la végétation se clairsemer, s'espacer peu à peu. Et de sentir l'effort. Peu à peu l'oxigène se raréfie et j'ai compris après ; le vieux volcan éteint culmine à 4200 m. De la chaleur de l'effort, les dernières centaines de mètres laissent place au brouillard, au froid, à la pluie.....

Tous ces efforts pour n'avoir aucune vue sur la région du Perote. Qu'importe! Je reviendrais.

Cette marche a resserré encore plus nos liens avec Michael, ami américain de Louisiane, avec qui, j'en suis certain, la découverte de la nature luxuriante véracruzaine se prolongera. Et je ne compte pas attendre des années pour y amener la petite Tlalli.

DSC01543 DSC01544 DSC01546 DSC01548

DSC01549 DSC01550

DSC01551   DSC01553 DSC01554

DSC01556 DSC01557 DSC01558 DSC01559

DSC01560 DSC01562 DSC01564 DSC01565

6 juillet 2008

Interview : 1 an au Mexique

Et petit souvenir de notre petit repas préparé à la maison à l'occasion de cette arrivée au Mexique. Petit mélange de cuisine mexicaine et française (patates, fromage manchego, oignon, chile, jambon de dindon).

DSC01541

Interview 1 an au Mexique
Vidéo envoyée par gregomx


 

 

17 juin 2008

Au delà d'un musée

Une matinée au musée

Un dimanche matin profitant de cours intensifs de Mildred. Marchant et marchant le long des boulevards de Xalapa, je suis réellement content de revenir dans ce musée que j'ai découvert il y a déjà plusieurs mois.

Au milieu d'un parc, on se dit de prime abord : quel est ce batiment aux airs de réalisme socialiste? Il n'en est rien. La lumière respire au travers de ces tristes pierres. Et cette lumière redonne vie à des sculptures étonnement vivantes et d'une incroyable fraicheur.

Cette grande et grosse tête olmèque nous accueille avec bienveillance sans une légère angoisse de ses quelques 3000 ans d'âge (qu'elle ne fait pas). Et un peu plus au loin, une autre grosse tête nous invite à parcourir ces lieux; plus encore que les paroles de Agustin Acosta Lagunes « Ceci est la racine de ton histoire, ton berceau et ton autel. Tu écouteras la voix silencieuse de la culture la plus antique du Mexique. Les Olmèques ont converti la pluie en récoltes, le soleil en calendrier, la pierre en sculpture, le coton en toiles, les pérégrinations en commerce, les monticules en trônes, les jaguares en religion et les hommes en dieux. »

Ces géants de pierre ont dominé ces terres du golfe du Mexique bien avant l'arrivée du Christ et de ses enfants espagnols venus d'un Orient lointain.Et bien avant encore l'imperium aztèque, les dieux et les hommes se réunissaient sous la forme d'animaux de la jungle.

Les vases et les urnes funéraires paraissent sortis tout droit du roman de Lewis Caroll ; il suffit juste de retrouver la parole magique pour les faire s'animer. Les dieux du soleil, de la lune et de Venus sont vénérés sous forme de trinité (ça me rappelle quelque chose!!!). Un homme au visage rayonnant (chante-t-il?, rit-il?, prie-t-il?) honore le dieu de la désolation, Xipe-Tolec, couvert de la peau d'un énemi vaincu. Des représentations d'enfants nous renvoie à ce jeu si universel. Et que dire de ce personnage que l'on verrait volontiers partie prenant d'une quelconque bataille dans un manga japonais. Il n'en est pas moins fin que ces deux jumeaux (représentation aussi universelle) dont l'un affirme sa supériorité en lui marchant sur le pied. Je proclame aussi ma soumission au seigneur des morts, Mictlantecutli, dont le visage si souriant nous poursuit encore aujourd'hui au Mexique au mois de novembre, et pas seulement. Et que dites-vous de ces deux jaguares, l'un sur une épaule et l'autre grimaçant?

Voyant ces personnages riant aux éclats au milieu des cranes et squelettes retrouvés, je ne peux que redire mon dégoût de la conception liée à la mort dans ces autres contrées dont je fais moi-même partie.



  DSC01430     DSC01486                           DSC01431 DSC01432
  DSC01433  DSC01478 DSC01434
DSC01441  DSC01435    DSC01437

DSC01439    DSC01440


DSC01444 DSC01445

DSC01446 DSC01448 DSC01450
DSC01456 DSC01457
DSC01459 DSC01461 DSC01462 DSC01464 DSC01466 DSC01467 DSC01469

DSC01470 DSC01471

DSC01476 DSC01477 

Publicité
Publicité
17 juin 2008

A qui la faute?

        Il est bien tard, au bout de presque une année, de dévoiler la face sombre du Mexique. Cette face sombre a de nombreux visages.

Ce n'est pas que jusque là je fus aveuglé. Les inégalité sociales se voient tous les jours au grand jour. Entre les belles villas du quartier Animas où je donnais des cours particuliers et les multiples périphéries de Xalapa, ce n'est pas un monde qui les sépare ; ce sont des vies passées.

Une réalité toutefois les rejoint : une violence visible ou tacite.

Je ne sais pas exactement comment décrire cette nouvelle qui nous est arrivée hier en fin d'après-midi. Depuis cette fin de journée, j'avoue, pour la première fois, ressentir une insécurité pourtant invisible jusque là.

 

Les séquestres, la lutte de la police contre les narco-trafiquants, la corruption, les droits des indigènes bafoués existaient principalement par voie des médias ou de récits.

 

Je savais qu'on ne pouvait pas se confier à la police ici. Je savais qu'il valait mieux leur donner el soborno (pot-de-vin) plutôt que de discuter. Je savais que les vols étaient fréquents. Je savais qu'un élève s'était fait voler son ordi portable par ses voisins s'absentant juste 5 minutes. Je savais que la méfiance devait être de mise. Je savais que les bouts de verre ou les barbelés en haut des murs n'étaient pas de l'art urbain. Je savais que c'était un crime d'être riche ou pauvre. Je savais que ces deux mondes se méprisaient et se craignaient. Je savais que des personnes luttaient pour nourrir une famille nombreuse. Je savais que dans les villages de montagne, 100 pesos à la semaine pour une famille de 7, mettait le morceau de boeuf au rang des privilèges. Je savais que la politique était intimement liée aux narcos-trafiquants. Je savais que les gouverneurs étaient liés aux cartels du Golfe, de Tijuana ou de Chihuahua. Je savais que dans le quartier de Tepito à Mexico, il était peu probable de ressortir avec ce qu'on avait acheté illégalement. Je savais que des barrières chaque fois plus restrictives et inhumaines empêchaient les migrants d'arriver aux Etats-Unis d'Amérique. Je savais que, en revanche, les contrôles des armes passant dans le sens inverse n'était pas bien sévère. Je savais qu'aux frontières nord et sud du Mexique se produisaient des exactions inimaginables. Je savais que dans une ville du centre du Mexique, Tultitlan, était  érigée la deuxième statue la plus haute d'Amérique latine en l'honneur de la Santa Muerte (sainte morte), Je savais que les migrants d'Amérique centrale ou d'Amérique du sud étaient volés, battus, violés, amputés sur le chemin les menant vers leur Eldorado. Je savais que des Maras au Sud aux policiers ricains du Nord, le Mexique était une traversée de tous les dangers. Je savais que les Mexicains étaient durement rejetés par leurs cousins, Chicanos, résidents déjà aux Etats-Unis d'Amérique. Je savais que des bandes de jeunes s'en prenaient aux Emos, sortes de décadents et gothique d'aujourd'hui. Je savais que des appels se lançaient par internet pour aller les humilier.

 

Ce que je sais maintenant....


      Au 19 juin, je ne dirais pas que l'apaisement est revenu mais l'instant de terreur commence à s'estomper.

 

Que s'est-il passé au juste?

 

Il y a tout juste une semaine, Mildred m'a appris qu'une de ses cousines avait été kidnappée. Les kidnappeurs réclamaient une somme s'élevant à plusieurs millions de pesos.

Et quelques jours après, nous apprenions que dans l'Etat de Veracruz, il y avait près de 50 enlèvements tous les 15 jours. Au terme faussement amusant de kidnapping-express, ces personnes demandent une somme allant de milliers de pesos à plusieurs millions de pesos dans les heures suivantes. Dans le cas contraire, c'est tout simplement l'exécution. Ils enlèvent des entrepreneurs ou des politiques. Cette information vient d'un cercle du pouvoir mais n'est absolument pas divulguée par les médias.

Dans quel état d'angoisse vivrait la population? Mais ne devraient-ils pas savoir malgré tout? La question du rôle et du pouvoir des médias est tout autre.

Mildred m'apprenait également que dans d'autres Etats du Mexique (Estado de Mexico), ce n'était pas seulement les classes sociales élevées qui étaient touchées par cette plaie ; pour 5000 pesos (350 euros), des personnes de classe moyenne subissent cette angoisse insupportable.

Et seulement hier, je me rendais compte de l'étendue de ces pratiques. Le directeur de l'école où Mildred se forme a été victime de 3 tentatives (infructueuses) d'enlèvement. Il faut savoir vivre avec cela, dit-il. Comment s'habituer à l'horreur? Comment s'habituer à s'inquiéter pour ses proches ou pour soi? Comment s'habituer à l'impunité? Comment s'habituer?

 

Et comment supporter l'absence, la mort brutale de cette jeune femme?

 

On était loin de penser que l'extrême arriverait. J'épargnerai les détails sordides.

 

Et je reviens à cette question : à qui la cause? À qui la faute?

Lisant un commentateur sur l'importance des narco-trafiquants, je n'en ressors pour le moins pas très optimiste. Il manque un certain consensus ou pacte social des forces économiques et politiques pour éradiquer les forces mafieuses du pays. Le Mexique est trop gangrené pour le moment par la corruption, les conflits d'intérêt et la toujours trop forte inégalité entre les classes sociales.

Je ne citerai ici et maintenant le nom des mafias qui s'affrontent et sèment la terreur dans le pays pour ne pas inquiéter Mildred. Même si ce blog n 'est dirigé qu'à un très faible auditoire francophone, je comprends évidemment les craintes actuelles.

Il demeure que ce type d'agissement s'est diffusé à de très nombreux secteurs de la « criminalité ». L'enlèvement n'est certainement pas la chasse gardée des narco-trafiquants. Ou plutôt, il est imité avec force et fureur.

 

Chacun trouvera facilement des milliers d'explications aussi bien théoriques qu'émotionnelles. Avec ces quelques lignes, je m'associe modestement au deuil (peut-il finir un jour?) que vit tellement de personnes en ce moment.

4 juin 2008

Rojo Amanecer (1989)

Film indispensable!!! Il s'agit tout simplement du premier grand film sur une des pages les plus sombres de l'histoire politique du Mexique. Le 2 octobre 1968, place de Tlatelolco, des milliers de manifestants se réunissent pour obtenir des droits, des libertés pour les prisonniers politiques dans un contexte mondial de revendications. La répression se déroule 10 jours avant l'ouverture des JO. Quel sentiment de déjà-vu avec ce qu'il se passe en Chine actuellement!!!

Or, l'armée passe à l'assaut et des centaines d'étudiants (et pas seulement) sont battus, arretés et tués. Les chars et meme les helicoptères interviennent.

Le film de Jorge Fons (avec un très petit budget) se passe dans un appartement voisin de cette grande place de Mexico. C'est l'histoire d'une famille de classe moyenne qui vit ces évenements ; les fils étant impliqués dans le mouvement. C'est un huit-clos qui devient insupportable. On sent la tension monter.

Ce film est le cri d'une génération qui n'a pu s'exprimer sur cette tragédie. Les auteurs du crime (on ne sait toujours pas le nombre de victimes exactes) n'ont jamais été amené en justice. Les familles des disparus continuent à se battre desespérément aujourd'hui.

C'est un autre mai 68 ; plus violent.

Des liens très utiles sur un film (espérons trouvable en France) militant et pas seulement :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Rojo_amanecer

http://www.imdb.com/title/tt0098214/

http://cinemexicano.mty.itesm.mx/peliculas/rojo.html

3 juin 2008

Mon quartier

Dans mon quartier, il y a des milliers de mangues à portée de main.

DSC01382

Dans mon quartier, on peut acheter en meme temps du poulet, des mangues ou des piñatas.

DSC01383

Dans mon quartier, des petits vieux tiennent des stands de légumes jusqu'à très tard le soir.

DSC01385

Dans mon quartier, le poulet est le roi des viandes.

DSC01387

Dans mon quartier, il y a des constructions inachevées, absurdes mais esthétiques à mon gout.

DSC01388

Dans mon quartier, les policiers passent avec leurs grosses automobiles.

DSC01389

Dans mon quartier, on trouve des supporters voués coeurs et ames à leur équipe préférée (les Chivas)

DSC01390

Dans mon quartier, des petites maisons ont des recommandations chrétiennes sur leurs murs.

DSC01391

Dans mon quartier, il est facile de se nourrir de tortillas.

DSC01392

Dans mon quartier, des autobus se reposent au bord des rues.

DSC01394

Dans mon quartier, les chiens ont beaucoup de liberté.

DSC01395

30 mai 2008

La otra conquista (1997)

Film de 1997 de Carrasco qui a demandé 6 années de production.

L’autre conquete est un film déconcertant mais très important pour ce thème qui est la conquete de l’Amérique. Mais ici nous n’avons pas droit a la conquete militaire (Cortes,

la Malinche

, Moctezuma…). Cela se passe vers 1521 quand Cortes a vaincu les Aztèques. Désormais, les indigènes sont au service des Espagnols.

Mais il manque une chose importante : la conversion religieuse. Le film narre l’histoire d’un fils illégitime de l’empereur Moctezuma, Topiltzin. Il est écrivain de codex (donc un représentant sacré). Il n’est pas tué mais un frère franciscain entend le convertir corps et âme au catholicisme. D’un récit épopée, nous passons a une lutte plus intimiste entre deux conceptions du sacré.

C’est un grand film car il parle de ce qu’est ETRE MEXICAIN ; cette douleur consciente ou inconsciente d’être un peuple conquis. Mais le mélange et l’interaction des deux cultures sont fort prégnants. Topiltzin résiste et le franciscain est amené parfois aux doutes. On sait qui perd mais ce n’est pas si simple.

Le film est filmé sur des zones archéologiques et il est en espagnol et en nahuatl.

Pour une fois, la conquete est vue à travers les yeux des conquis.

     

Lien (en espagnol) extremement intéressant : http://www.jornada.unam.mx/1999/03/15/esp-la.html

plus général : http://www.elseptimoarte.net/peliculas/la-otra-conquista-125.html

http://www.imdb.com/title/tt0175996/

Il est possible de voir une partie du film sur Youtube

29 mai 2008

Xico (la suite)

DSC01370

J’avais déjà parlé un peu de Xico une fois précédente (notamment pour ses plantations de bananes, de café, sa cascade). Nous voici désormais dans la ville proprement dite que j’adore. On y trouve une nourriture savoureuse ; son pain et son molé (sorte de sauce un peu sucrée aux piments…). Ca me donne l’envie de faire quelques chroniques sur des plats. Je reparlerai donc du molé qui est un incontournable.

DSC01373
  DSC01374
  DSC01376

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 > >>
unanofuera
Publicité
Archives
Publicité